Mais, c’est quoi le patrimoine ? #1

Pour ouvrir l’aventure Madame Patrimoine, avant de citer des musées ou des châteaux, commençons par le début …qu’est ce qui se cache dernière ce que l’on nomme « patrimoine » ?

Lorsqu’on parle de patrimoine, très souvent nous viennent en tête les châteaux, les belles choses, peut-être que cela amène jusque nous les souvenirs de vacances lorsqu’on est allé découvrir un site touristique, et puis peut-être bien les émissions de Stéphane Bern aussi. Mais sommes nous vraiment capable de donner quelques explications, quelques détails sur ce qu’on entend par « patrimoine » ?

× Un peu d’étymologie

Le mot en lui-même donne déjà une part d’explication, originaire de la langue latine patrimonium désigne l’héritage du père pater mais par extension cela signifie « les biens de famille » donc l’héritage de parents vers une descendance par exemple. L’utilisation de ce terme pour évoquer cet héritage culturel permet donc de comprendre que le patrimoine c’est ce qu’on reçoit des générations précédentes mais à l’échelle d’une société, d’une nation, et peut-être même à l’échelle mondiale / humaine !

× Le début de l’histoire

Si de nos jours le patrimoine semble partout, ce n’est pas une histoire aussi facile qui se dessine pour autant.
Avec la Renaissance et l’engouement pour l’Antiquité, sa littérature, sa philosophie et ses œuvres d’art, émerge une conscience du passé. Ce retour de la culture classique entraîne un intérêt grandissant pour les fouilles archéologiques notamment à Rome. De ces fouilles sortent de nombreuses œuvres venant remplir les palais de mécènes, princes ou même papes, donnant donc naissance à la collection et aux premiers cabinets de curiosité. Pour les 17e et 18e siècles, le cabinet de curiosité se développe en regroupant objets naturels et objets de la main de l’homme mais se transforme également assez vite pendant la période des Lumières, laissant place à des collections réfléchies, scientifiques à la manière de petits musées spécialisés. C’est aussi suite à l’invention de l’imprimerie et à son incroyable capacité de diffusion que naît un mouvement culturel à travers des connaissances communes. Par extension, après avoir lu ou vu des gravures, l’envie d’aller découvrir se fait sentir, c’est ce que l’on nomme le « Grand tour » sorte de voyage initiatique pour les jeunes aristocrates, les artistes notamment en Italie ou en Grèce.
S’il y a déjà un engouement pour le passé, cela serait un grand mot que de parler d’une conscience patrimoniale véritable. En effet, on continue à détruire des bâtiments prestigieux pour des aménagements contemporains, alors qu’en parallèle certains princes ouvrent leur collection particulière au public proposant presque les premiers musées …
En France, en 1750 une galerie du palais du Luxembourg est ouvert deux jours par semaine et présente une centaine de tableaux des collections royales. En Angleterre le British Museum ouvre en 1759, la galerie des Offices de Florence en 1796 …

× Révolution Française & Monarchie de juillet

Cette notion est mise au goût du jour pendant la Révolution Française (fin du 18e siècle) en réaction à l’inventaire des biens du clergé (l’église) et surtout aux actes de « vandalisme » causés sur différents monuments de l’Ancien Régime (Châteaux, domaines, églises et monastères, mobiliers, …). L’objectif devient alors de protéger ces biens culturels, de les considérer comme un héritage puisque « les objets nationaux qui, n’étant à personne, sont la propriété de tous » explique l’abbé Grégoire. En 1790, au moment de la destruction de la Bastille, on associe « monument historique » avec éléments d’avant la Révolution, ce qui fait peu à peu naître l’idée de garder une trace de l’Ancien Régime, dès lors une commission se charge du sort des monuments, des arts et des sciences. En 1795 ouvre d’ailleurs un musée des monuments français dans lequel sont présentés des fragments d’architecture, mais il sera fermé en 1816 pensant la Restauration (retour de la Monarchie) afin que les biens soient restitués.
C’est pendant la Révolution Française, en 1793 qu’ouvre le Musée du Louvre en France, ainsi que le Museum national d’histoire naturelle. Mais si c’est là de grands pas, le chemin reste encore long et la question du patrimoine parcourt toute la période des 19e et 20e siècles, et même encore de nos jours les choses évoluent !

L’une des grandes étapes, est la création du poste d’inspecteur des monuments historiques en 1830 sous la Monarchie de Juillet (1830-1848). Le plus célèbre est Prosper Mérimée. Sa mission est de mettre en œuvre le classement des édifices français, il s’occupe également de répartir le budget pour l’entretien et la restauration de ces derniers. En complément, on instaure une commission bénévole travaillant sur l’inventaire et le classement des monuments, elle publiera une première liste en 1840 composée de 1 082 monuments historiques. Elle prend également en charge la formation des architectes amenés à travailler sur les chantiers de restauration, à l’instar de Eugène Viollet-le-Duc.

× En résumé

→ Le patrimoine c’est l’héritage du passé en matière d’architecture, d’arts, d’objets, de mobiliers, de sciences, …
→ Le retour de l’Antiquité à la Renaissance, apporte une conscience du passé à travers les fouilles archéologiques.
→ Mise en avant pendant la Révolution Française avec une réflexion sur les monuments d’avant-révolution.
→ Ouverture du Musée du Louvre en 1793.
→ Les premiers classements au Monument Historique ont lieu en 1840.

Et après ?
La suite au prochain épisode 😉

Julie G.